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Unités d’habitation accessoires : des logements aux multiples avantages

Alors qu’on parle de crise du logement au Québec, les unités d’habitation accessoires (UHA) pourraient faire partie des solutions. Ces appartements aménagés sur le terrain d’une résidence principale ou à même celle-ci connaissent d’ailleurs un regain d’intérêt, tant elles ont d’avantages importants sur les plans économique, environnemental et social.

Au fait, c’est quoi exactement une UHA? La firme d’urbanisme L’Arpent explique que cette traduction d’Accessory Dwelling Unit (ADU) « désigne une résidence secondaire aménagée sur un lot déjà occupé par une résidence principale. Une UHA peut notamment prendre la forme d’une maison de fond de cour, d’un pavillon de jardin, d’un garage réaménagé en logement ou d’une annexe au bâtiment principal », comme un nouvel étage.

Les avantages et principes des UHA

Au Canada, Vancouver, Calgary, Edmonton et la quasi-totalité des municipalités ontariennes autorisent certains types d’UHA. Aux États-Unis, plusieurs villes le font aussi, comme Portland, Seattle et Santa Cruz. Permettre ainsi de tels logements s’explique par les avantages suivants.

Répondre aux besoins de plusieurs groupes de citoyens

Maintenir des aînés à domicile, faciliter l’accès à la propriété pour les jeunes ménages ou à des logements abordables pour les gens à faible revenu, voilà ce que les UHA favorisent, grâce aux importantes économies qu’elles génèrent (voir ci-dessous). Ces effets sont particulièrement bienvenus lors de périodes de vieillissement de la population et de hausses importantes du prix des maisons et des loyers.

Réduire des coûts et rapprocher des générations

Ces économies sont diverses et peuvent être très substantielles, particulièrement pour les résidents de maisons intergénérationnelles. Celles-ci abritent généralement deux ménages, comme des grands-parents et la famille d’un de leurs enfants.

Ainsi, comme l’indique Emmanuel Cosgrove, directeur d’Écohabitation, dans l’article La formule gagnante des maisons intergénérationnelles paru dans Les Affaires, ces deux ménages « épargnent l’équivalent d’une facture de chauffage d’un appartement 5 ½, soit plus de 1500 $ par année. Un montant auquel s’ajoute le partage d’une seule facture de câblodistribution et d’Internet et d’un seul compte de taxes municipales et scolaires pour l’ensemble des deux ménages. »

Et c’est sans compter d’autres frais qui sont parfois aussi partagés, comme le paiement de l’hypothèque de la maison, ou même éliminés, comme les frais de garderie si les grands-parents consentent à assumer gratuitement la garde de leurs petits-enfants quand les parents travaillent à l’extérieur.

En outre, il n’y a pas que l’argent qui est en jeu. Qu’est-ce qui est le mieux pour nos seniors : vivre avec leurs enfants et petits-enfants ou les confiner dans de grands ensembles pour personnes âgées? Poser la question, c’est y répondre…

Optimiser les infrastructures des municipalités

En augmentant le nombre d’habitants dans les zones concernées, les UHA maximisent l’utilisation des infrastructures publiques (égouts, aqueducs, routes, écoles, etc.), ce qui génère des économies appréciables pour les municipalités.

Créer des revenus additionnels pour les municipalités et les propriétaires

Les UHA représentent de nouveaux revenus fonciers pour les municipalités. De plus, si les propriétaires offrent ces logements en location, ils en tirent aussi des revenus supplémentaires.

Lutter contre le réchauffement climatique

L’étalement urbain est un fléau pour l’environnement, puisqu’il oblige la multiplication de nouvelles infrastructures, une consommation d’énergie augmentée et les déplacements polluants entre les villes et leurs banlieues éloignées. Or, en densifiant la population urbaine, les UHA contribuent à contrer cet étalement.

Les défis à relever pour favoriser les UHA

Hélas, trop de nos municipalités découragent l’implantation de tels logements par une réglementation contraignante ou les interdisent carrément. Un grand nombre d’entre eux ne sont donc jamais aménagés ou subsistent dans l’illégalité, avec tous les inconvénients que cela peut amener.

Bien sûr, on ne peut pas aménager ou construire n’importe quoi n’importe où ni n’importe comment. Il faut par exemple que les UHA conservent leur caractère accessoire par rapport au bâtiment principal. En outre, leur insertion doit être harmonieuse, tout en respectant la vie privée du voisinage et certaines considérations environnementales.

Cela étant dit, au Québec, nos municipalités et notamment nos villes les plus importantes devraient se montrer plus flexibles et même accorder des incitatifs pour favoriser les UHA.

Il est d’ailleurs étonnant que ces gouvernements de proximité ne le fassent pas, car un sondage mené par la firme L’Arpent et analysé dans Les unités d’habitation accessoires au Québec – L’état des lieux montre que « la grande majorité des municipalités sont favorables à l’aménagement d’UHA sur leur territoire » et que les UHA « connaissent un intérêt marqué auprès des populations, particulièrement lorsqu’elles sont autorisées par les municipalités ».

Heureusement, de plus en plus de nos villes commencent à bouger. C’est le cas de Laval, qui autorise maintenant l’ajout d’une unité de logement supplémentaire à une résidence principale.

Longueuil aussi s’intéresse à la question. Au Sommet de l’habitation tenue en août 2022, la mairesse Catherine Fournier, consciente que sa ville compte beaucoup de vastes terrains avec une grande maison, a déclaré s’intéresser à la possibilité de permettre d’y construire de petits logements accessoires.

Comme quoi, même en immobilier small peut être beautiful pour plein de raisons!

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